LES TOP MODELS
Dans les années 80, les stars d'Hollywood ne scintillent plus. À peine les aperçoit-on, cheveux dégoulinants, poussant poussette comme presque tout le monde au détour de photos volées. C'est alors que surgissent des créatures sublimes, affichant leur 90-60-90 en couverte des magazines. Pour toute richesse, elles ont leur beauté. Pour toute identité, elles ont des prénoms: Linda, Claudia, Naomi. Filles de fermiers ou filles de bourgeois, elles fuient les dictatures de l'Est, les ghettos minoritaires ou simplement un monde jugé trop gris, pour devenir les reines des capitales de la mode et épouser des presque princes. En 1990, elles étaient dix à gagner plus d'un million de dollars par an. En 1997, cette somme parait dérisoire au vu des contrats publicitaires de plusieurs dizaines de millions de dollars.
Depuis plus d'un demi-siècle, les agents ont patiemment modelé l'image du top model. De la jeune fille de bonne famille à la belle aristo, cousine de Lady Di, en passant par la serveuse de drugstore, ils ont su, grâce à une ingéniosité remarquable - d'autres diront machiavélisme -, bâtir des mythes pour en retirer, toujours dans l'ombre, beaucoup d'argent.
Les pionnières:
Cindy s'illustre dès 1988 en dénudant sa plastique impeccable, 100% américaine, dans Playboy. La même année, Linda évolue dans les hautes sphères des couturiers. Comme und danseuse étoile, elle possède ce «plus» qui la distingue du corps de ballet. Sexy, féline, fatale à volonté, elle a le pouvoir de transformer la «très chic madame» en rockeuse underground. À volonté.
La discrète et très américaine Tatjana collectionne les couvertures de magazines et les pubs (dont la campagne Levi's).
Naomi, surnommée «Baby Woman» par les couturiers, est le premier mannequin noir à faire la couverture du Vogue France et USA en 1988. Depuis, elle n'a eu de cesse de partir en guerre contre l'ostracisme racial de la pub et des féminins qui privilégient l'image des Blanches.
Christie, «le plus b